Nous venons de vivre une semaine hyper active avec de très nombreuses sorties en Primeurs qui nous ont bien occupés et qui ont entraîné un réveil sensible des allocataires ; du coup plusieurs grands noms de crus se sont épuisés en quelques heures. Il reste encore de nombreuses sorties de 2020 qui se produiront, on l’espère, la semaine prochaine: des Premiers crus comme Mouton Margaux, Ht Brion et la Mission, quelques grands seconds ou troisièmes comme Cos d’Estournel, Montrose, Ducru, Palmer, Léoville Poyferré, Léoville las Cases ; rive droite, des premiers GCC du niveau A et B, – Ausone, Pavie Macquin, Clos Fourtet, Figeac… bref encore du beau linge, des Grands Loups dont la sortie du bois est fébrilement attendue. La tendance du marché se dévoile peu à peu, et après les importantes baisses des 2019, de 20 voire 25 %, la moyenne en 2020 est plutôt d’un retour progressif vers les prix de 2018. Cela dépend sans doute encore de la réaction du marché notamment international que l’on ne distingue pas encore très clairement. Toutefois on ne remarque guère dans l’immédiat de refus brutal des acheteurs notamment à l’export …Il faut dire que la qualité exceptionnellement belle de ce troisième grand millésime successif est un fait très porteur ! Ce ne serait assurément pas la même musique si on disposait d’une partition du genre 1972 ou 2013 !Passez un bon week-end ! Moi je vais m’occuper de mes rosiers qui « font la gueule » car je les ai bien négligés depuis le début du mois, et aussi de la pelouse qui ressemble à un champ de patates parsemé de fleurs sauvages !  |
| 2020- Le climat très particulier de ce millésime, et les conditions sanitaires difficiles dues au Covid pour la seconde année consécutive, marqueront ce millésime. La floraison de la vigne mi-mai avec une quinzaine de jours d’avance sur les normes annonçait une année précoce, d’autant qu’elle eut lieu par un temps idéal, sec et doux, prometteur. S’ensuivirent plusieurs épisodes pluvieux de printemps contraignant le vigneron à surveiller de très près des attaques de mildiou. Dès la mi-juin s’installait un climat ensoleillé et chaud, voire caniculaire, et les baies demeurèrent assez petites, augurant une récolte mûre et peu généreuse en quantités. Fort heureusement quelques épisodes orageux en Août permirent de compenser en partie le déficit d’eau nuisible au volume des récoltes. On ramassa donc tôt et très mûr une récolte avec des baisses de production qui pouvaient atteindre 20 % pour les blancs et 25 % pour les rouges, mais d’une qualité une nouvelle fois exceptionnelle comme pour nous consoler … Le millésime 2020 restera dans les mémoires comme la troisième récolte successive de haut niveau, concluant un trio magique 2018/2019/2020 ce qui n’est pas fréquent dans l’histoire des Vins de France. Nos dégustations ont été très compliquées à organiser en 2021: comme pour beaucoup de dégustateurs les contraintes du confinement ont empêché nos dégustateurs Sylvain Estève, l’œnologue H. Durand, et votre serviteur, de visiter sur place la totalité des châteaux; nous avons donc parfois goûté les 2020 à domicile, sur échantillons confiés directement par les propriétés. Lorsque ce ne fut pas possible, nous citons les notes de l’un des plus grands dégustateurs actuels, Jacques Dupont, du magazine « le Point » (n° du 20 mai 2021), avec lequel j’ai eu le plaisir de goûter les Primeurs à Bordeaux durant de nombreuses années. |